Les vestiges de béton
du Mur de l’Atlantique
24 HISTOIRE COMMUNE
Les ouvrages de guerre
allemands, construits
en partie pour défendre
la base sous-marine
de la Pallice, sont
encore visibles dans
l’agglomération.
Pascal Fauvin travaille
à recenser ces traces
de notre histoire.
Texte : Aline Valdier • Photos : Fred Le Lan
A
ux abords de La Rochelle, une
petite butte couverte de ronciers
au milieu d’un champ signale
plus souvent qu’on ne le croit une case-
mate allemande de la seconde guerre
mondiale. « Certains bunkers semi enter-
rés n’émergeaient pas de plus de 50 cm
ou 1mètre et l’on repère ces petits monti-
cules le long de l’ancienne ligne anti-char
à l’arrière de la forteresse de La Rochelle :
cette ligne forme un arc de cercle dans les
terres depuis Esnandes jusqu’à Angou-
lins », expose Pascal Fauvin, auteur avec
Alain Chazette d’un livre-document sur
cette partie du Mur de l’Atlantique. Des
milliers d’ouvrages offensifs et défensifs
furent érigés le long des côtes françaises
par l’armée allemande en vue de contrer
des attaques maritimes. Ils sont d’autant
plus nombreux autour de La Rochelle
que son port de commerce abritait
une base sous-marine. « Cette base de
La Pallice, comme les défenses tout au-
tour, ne fut jamais totalement terminée.
Ce chantier évoluait sans cesse, d’où
la difficulté d’en faire le recensement
exact », poursuit l’historien amateur.
À LIRE
«
Forteresse de La Rochelle,
le réduit de La Pallice
»
par Alain Chazette et Pascal Fauvin,
éditions Histoire et Fortifications.
«
Le mur de l’Atlantique
»
Alain Durrieu, Luc et Marc Braouer,
Sébastien Hervouet, aux éditions
Le Grand Blockhaus.
Plus de 500
constructions
allemandes sur le
territoire
« On trouvait des bunkers de toutes
tailles, certains passifs, de protection,
d’autres actifs avec de l’armement ».
Un bon quart de ces abris n’existe plus
aujourd’hui. Lorsqu’on n’a pas détruit, on
a reconstruit par-dessus en transformant
en cave les vestiges de béton. D’autres
finissent par se fondre dans le paysage,
mangés par la végétation comme les 16
blockhaus du parc du Clavier, à Lagord.
« Ils ne sont pas indestructibles comme
le prétend une certaine légende. Mais
leur déconstruction représente souvent
un coût conséquent ». C’est ainsi que ces
traces du mur de l’Altlantique parsèment
encore le paysage, ici un blockhauss
caché dans la falaise du fief de Roux
à Aytré, là des blockhauss dominant
le port de la Pelle à Marsilly ou cachés
dans la végétation à Saint-Rogatien, plus
loin ces anciennes cuves de carburants
entre La Pallice et L’Houmeau et bien
d’autres encore.
À la Libération, les prisonniers allemands sont employés au déblaiement des gravats de la
base sous-marine de La Pallice.
DEPUIS ESNANDES
JUSQU’À
ANGOULINS
© Service Historique de la Défense (SHD)