POINT COMMUN N°133 LE MAG DE L’AGGLO DE LA ROCHELLE 17 Les Lucioles : une coopérative citoyenne qui a de l’énergie Matahagri ou comment valoriser les excrétas humains dans l’agriculture Pendant des millénaires et jusqu’au XIXe siècle, les excrétas humains (urines et matières fécales) étaient utilisés pour fertiliser les cultures, exactement comme ceux des animaux d’élevage. La valorisation de ces ressources a progressivement été abandonnée au profit d’engrais de synthèse nuisibles à l’environnement. Une étude, baptisée Matahagri (MATière orgAnique Humaine pour l’AGRIculture), a été engagée par les partenaires du Projet Alimentaire de Territoire (PAT) La Rochelle - Aunis - Ré, dans le cadre du programme « Terres de Transitions » financé par France 2030. Cette étude questionne la faisabilité, localement, de collecter les excrétas humains pour ensuite les utiliser dans nos champs. « Il nous faut trouver la meilleure solution, à la fois efficace, sûre d’un point de vue sanitaire, la moins émettrice de CO2 et pas trop chère, ainsi qu’un modèle économique et de gouvernance pérenne qui dépende le moins possible des subventions », expliquent Marie-Véronique Gauduchon, ingénieure transition énergétique, et Cécile Jolas, ingénieure construction durable, co-fondatrices de l’association Matahagri. Les premiers essais « au champ » sont envisagés à l’automne 2025 avec l’urino-fertilisant et en 2026 avec le compost issu des matières fécales. L’objectif est de parvenir à mettre sur pied une filière circulaire de valorisation d’ici à 2029. + d’infos : matahagri.fr Produire localement de l’énergie renouvelable sur la base de projets portés par des habitants, c’est l’objectif de la coopérative d’intérêt collectif « Les Lucioles » créée en octobre 2020. Composée de citoyens, de collectivités (Agglo, mairies de Périgny, Puilboreau, Yves, Région Nouvelle-Aquitaine…), d’entreprises locales et d’associations, elle compte aujourd’hui 220 sociétaires. En pratique, ces actionnaires se regroupent en « grappe » par quartier, commune ou secteur, pour porter ensemble des projets de proximité. Il s’agit aujourd’hui exclusivement de solutions solaires mais l’éolien et la biomasse* pourraient aussi être développés. Les Lucioles ont déjà à leur actif l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit de la salle polyvalente Michel-Crépeau de Puilboreau. « La production est revendue à EDF. Et il revient à la grappe de citoyens créée pour ce projet d’assurer le suivi du dispositif », explique Nadine Juhel, Présidente des Lucioles. Le prochain projet citoyen sera la « solarisation » du foyer Ferdinand Rieux à Dompierre-sur-Mer avec le soutien actif de la municipalité. Sur l’écoquartier de Bongraine à Aytré, une société de projet a été créée avec le fournisseur d’électricité coopératif Enercoop NouvelleAquitaine pour mener à bien le projet de production d’électricité solaire en autoconsommation collective pour 400 logements (sur les 800 construits). + d’infos : leslucioles-energies.org * La biomasse désigne l’ensemble des matières organiques utilisables comme source d’énergie.
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