Point Commun n°123 - octobre 2022

Voyez-vous la gare de La Rochelle comme une porte d’entrée sur le territoire ? « Ça l’était peut-être à l’origine mais, aujourd’hui, c’est davan- tage un lieu de croisement. On quitte un train pour monter dans un bus, on vient à pied pour prendre un TER, on descend d’un car pour repartir à vélo ou en voiture, c’est un carrefour de mobilité. Au début du XX e siècle, ceux qui ont décidé la construc- tion de cette gare ont eu une idée de génie en optant pour un emplacement si proche du centre-ville. L’amusant c’est qu’à l’époque, des contemporains critiquaient ce choix pour être trop éloigné. Aujourd’hui, bien peu de sites en Europe laissent voir des mâts de bateaux en entrant en gare et, pour celles et ceux qui découvrent ainsi la ville, il y a un effet « waouh » avec cette nouvelle esplanade, le Vieux-Port à quelques enjambées… C’est un message de bienvenue à La Rochelle ». Que répondez-vous à ceux qui jugent ce parvis trop minéral ? « Il faudrait se souvenir de l’état des lieux avant travaux : on sortait du hall avec sa valise pour slalomer entre les voitures sur un parking en bitume sans aucune verdure. Une quarantaine d’arbres ont déjà été plantés sur le parvis, le projet en compte 130 supplémentaires au total. Il faut leur laisser le temps de grandir un peu. Au final la gare sera l’une des plus arborées de France ». Les nouveaux aménagements, c’est aussi la passerelle. « En effet, la gare prendra toute sa dimension avec la mise en service de cette passerelle qui permettra d’y accéder en venant du Sud. Les quartiers de Tasdon et du Vieux-Port seront reliés pour les mobilités douces, on pourra rejoindre le marais de Tasdon restauré et que beaucoup de gens apprécient. La passerelle et l’ensemble des aménagements visent à ce que le déplacement multimodal se développe et favorisent les transports les moins polluants ». Le train fait partie des projets ? « Bien sûr. On fête aujourd’hui un beau monument, il faut aussi qu’il soit vivant. L’un des enjeux, c’est que le TER devienne un moyen massif de déplacement pour celles et ceux qui habitent loin du centre de l’Agglomération et sont obligés de prendre la voiture. En première couronne, on peut venir en bus ou à vélo mais, au-delà, le train a pleinement un rôle à jouer. On le voit avec la desserte La Rochelle-Rochefort. L’Agglo plaide pour un renforcement des liaisons TER vers Surgères et pour l’ouverture d’une ligne TER vers Marans avec arrêt à Périgny, Dompierre-sur-Mer et au-delà. Nous souhaitons vraiment que l’offre de mobilité de cette gare se développe ». POINT COMMUN N°123 LE MAG DE L’AGGLO DE LA ROCHELLE 17 « LA PASSERELLE ET L’ENSEMBLE DES AMÉNAGEMENTS VISENT À CE QUE LE DÉPLACEMENT MULTIMODAL SE DÉVELOPPE ET FAVORISENT LES TRANSPORTS LES MOINS POLLUANTS. » Jean-François Fountaine Président de la Communauté d’Agglomération, Maire de La Rochelle