Point Commun n°104 - octobre 2017

18 LE DOSSIER En 2001, le skipper rochelais Yannick Bestaven remportait la Mini-Transat à la barre d’un prototype qu’il avait lui-même construit. Il revient sur cette course « à part » qui lui a « ouvert les portes de la course au large professionnelle ». Quel chemin vous a mené jusqu’à la Mini-Transat? « Au départ je pratiquais la planche à voile. Puis j’ai fait pas mal de régates en J24 (habitable). À l’époque je naviguais avec Yves Parlier avec lequel j’ai remporté la Course de l’Europe aux côtés d’Ellen MacArthur en 1999. La Mini était déjà une course réputée. La plupart des grands skippers l’avaient faite ». Que vous a apporté cette course? « Elle m’a appris à me débrouiller sur terre comme sur mer. Ce type de projet coûte cher. Nous étions sans cesse à la recherche de « bons plans » pour ne pas trop nous endetter. Il fallait innover. Ce n’est pas un hasard si nous avons ensuite imaginé l’hydrogénérateur, à La Rochelle. À l’époque nous courrions surtout sur des prototypes que nous construisions nous-mêmes, sans avoir suivi de formation. On apprenait en faisant. Ces bateaux étaient ultra- puissants. En mer, il fallait réussir à les dompter. La taille des bateaux, le fait de n’avoir aucun autre lien avec l’extérieur que sa seule radio VHF, cela fait de la Mini-Transat une course à part. Pour moi elle a été d’autant plus importante qu’elle m’a ouvert les portes de la course au large professionnelle ». Depuis vous avez remporté deux fois la Transat Jacques Vabre, terminé 4 e de la Route du Rhum, sans compter d’autres podiums. Quels sont vos projets aujourd’hui? « J’ai racheté un 60 pieds IMOCA avec l’objectif de le préparer pour le Vendée Globe 2020, ici même, à La Rochelle ». INTERVIEW « Elle m’a ouvert les portes de la course au large professionnelle » UNE AVENTURE DE 4050 MILLES NAUTIQUES EN DEUX ÉTAPES Au départ de La Rochelle, les skippers rejoindront Las Palmas de Gran Canaria situé dans l’archipel des Canaries. Longue de 1 350 milles et d’une durée de 7 jours environ, cette étape sera, pour certains coureurs, leur première grande course au large. Après une sortie tactique du Golfe de Gascogne, tous rêvent de longues glissades au portant le long des côtes portugaises. La seconde étape de 2 700 milles partira de Las Palmas de Gran Canaria début novembre, en direction du Marin, en Martinique. Elle durera deux semaines environ pour les plus rapides. Les concurrents devront négocier une sortie délicate de l’archipel des Canaries, perturbée par le relief important de ses nombreuses îles. Ils devraient ensuite rapidement rencontrer les Alizés et vents portants jusqu’à leur arrivée prévue à partir de mi-novembre. UNE COURSE « ÉCOLO » EXPLIQUÉE AUX JEUNES Faire découvrir le nautisme aux jeunes, dans le respect de l’environnement, c’est l’objectif de l’opération Label Bleue qui accompagne chaque édition de la Mini-Transat depuis 1987. En pratique, chaque skipper s’engage à adopter une conduite respectueuse de l’environnement et à se faire parrainer par deux classes (une en métropole et une en Martinique) qui le suivront pendant toute sa course et échangeront avec lui de manière privilégiée. 19 établissements de l’Agglomération (12 écoles, 6 collèges et 1 lycée) participent cette année à l'opération. © Into the wild - stock.adobe.com © Philipus - stock.adobe.com © Breshi-La Mini-Transat La Boulangère

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